Le financement participatif demeure au stade « embryonnaire » dans les pays du Maghreb

Selon une étude conduite par l’association Financement participatif Méditerranée (FPM), ce type de « mécénat populaire » est encore très peu développé dans les pays maghrébins. En Algérie tout comme en Tunisie et au Maroc, le montant des financements levés dans le cadre du crowdfunding est de l’ordre de 200.000 euros.

Les 1eres Rencontres du « Crowdfunding en Méditerranée » 
de Marseille/ Ph : Y.Djama
Le crowdfunding, ou financement participatif via des plateformes web, demeure encore au stade « embryonnaire » dans les pays du Maghreb où l’on compte quelques rares plateformes, ont constaté mercredi les participants premières rencontres du « Crowdfunding en Méditerranée » qui se tiennent dans le cadre de la Semaine économique de la Méditerranée abritée par la ville de Marseille (du 5 au 8 novembre). 
Une étude a été menée par l’association Financement participatif Méditerranée (FPM) sur l’état des lieux du Crowdfunding dans certains pays méditerranéens à l’instar des pays du Maghreb, a révélé Thameur Hemdane co-président de la FPM. Les résultats préliminaires de cette étude, lancée il y a deux mois, démontrent que ce type de « mécénat populaire » est encore très peu développé dans les pays maghrébins. En Algérie tout comme en Tunisie et au Maroc, le montant des financements levés dans le cadre du crowdfunding est de l’ordre de 200.000 euros, a indiqué M. Hemdane en marge de cette conférence. 
Il se dit néanmoins confiant quant au fait de voir le crowdfunding réussir dans ces pays. « Cela va devenir un réflexe de tout le monde », dit-il. Pour Thameur Hemdane, cet outil qu’est le crowdfunding rend le citoyen responsable. De quelle façon ? « C’est le citoyen qui va décider de l’affectation de son épargne. L’absence de cadre réglementaire pour les plateformes de crowdfunding fait que ces plateformes n’ont pas le droit d’opérer », observe-t-il. « Les plateformes marocaines, algériennes et tunisiennes opèrent à partir de France où il existe un cadre réglementaire ». Une chose est sûre : Il est difficile aujourd’hui pour une plateforme de démarrer sans un cadre. « C’est pour cette raison, le principe des dons est le seul moyen de financement de crowdfunding, parce qu’il n’y a pas trop de complexité réglementaire », explique-t-il. 

Twiiza.com, la seule plateforme de crowdfunding en Algérie 

En Algérie, twiiza.com est la seule plateforme de crowdfunding qui opère pour l’heure, selon Thameur Hemdane. En attendant que d’autres suivent. Ayant pour crédo « l'autre façon de donner vie à des projets », cette plateforme algérienne revendique un procédé simple. D'un côté, des créateurs présentent des projets aux internautes. De l'autre, les internautes pourront participer à des collectes de fonds nécessaire à la réalisation des projets. L’internaute donateur pourra aussi suivre l'évolution du projet qu'il soit créatif, innovant, artistique, sportif, solidaire, écologique, etc. ; mais aussi soutenir et encourager le porteur de projet en partant du principe que c’est une aventure humaine. Pour les concepteurs de twiiza.com, deux principes de base guident tout projet. D’abord que les donateurs soient actifs dans sa promotion. Ensuite que tout projet réussi est celui qui donne envie. Et pour cause, « un projet qui fait plaisir à découvrir se partage plus facilement ». 

Au Maroc, le Crowdfunding évolue bien 

L’étude de la FPM enregistre que les marocains sont de plus en plus intéressés par le Crowdfunding. Actuellement, il existe deux plateformes actives identifiées mais plusieurs autres projets sont en cours, selon Arnaud Pinier de Smala &Co (plateforme de crowdfunding). Pour donner une idée sur l’étude en cours, il rappelle les projets dédiés au Maroc. Ainsi, relève-t-il, environ 120 projets ayant pour thème le territoire marocain que ce soit sur des éléments humanitaires, solidaires, culturels, etc., ont été lancés depuis 2010 sur des plateformes françaises et américaines essentiellement. 70 projets ont été financés grâce à des campagnes de 45 jours en moyenne. Le montant moyen est de 33.000 dirhams par projet financé. En 2014, près d’une trentaine de projets ont été enregistrés et le taux de succès a été de 60%. Entre 2010 et 2013 quelque 42 projets ont été financés, révèle encore Arnaud Pinier. Les projets financés portent quasiment à la fois sur les aspects solidaires culturels et humanitaires et représentent 83% du Crowdfunding au Maroc. Les perspectives pour cette année 2014 sont de l’ordre de 2 millions de dirhams, souligne M. Pinier, alors qu’à l’horizon 2016 il prévoit plus de 10 millions de dirhams (1 million d’euros). 

Le phénomène Crowdfunding

Ailleurs dans le monde, le phénomène Crowdfunding prend de l’ampleur. En 2013, le montant des financements collectés grâce à ce procédé était de 5 milliards de dollars et 11 milliards en 2014. Et les prévisions pour les 5 prochaines années sont de l’ordre de 1000 milliards de dollars ! A noter que 90% des fonds se fondent dans les pays développés (Europe et Amérique du Nord). Ce qui fait dire à André Jauney, autre co-président de la FPM, que le Crowdfunding est en croissance exponentielle. 

Source de l'article le Maghrebemergent

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